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"L'Amie du petit déjeuner..."

"L'Amie du petit déjeuner..."

"L'Amie du petit déjeuner..."
Breakfast in America fait partie des albums les plus vendus au monde (25 millions d'exemplaires dont 3 millions en France). Et présente aussi la pochette de disque la plus identifiable de la planète.

"Donnez-moi vos pauvres, vos exténués / Qui en rangs serrés aspirent à vivre libres..." (Emma Lazarus, The New Colossus, 1883. Extrait de l'inscription qui figure, depuis 1903, sur une plaque en bronze à la base de la Statue de la Liberté).

En contemplant cette image, l'auditeur devient le voyageur qui découvre, à travers le hublot, un New York imaginaire et irréel : une serveuse soulevant, avec énergie, un verre de jus d’orange (la "Statue de la Liberté", c'est donc elle !) devant Manhattan reconstitué en vaisselle immaculée, bouteilles de ketchup et récipients en tout genre. Et derrière ce visuel se cache une série d’instants musicaux inoubliables signé… Supertramp. Logical Song, Gone Hollywood, Child of Vision, autant de hits qui resurgissent à la simple vue de la jaquette mythique de Breakfast In America (1979). Mais au fait… qui était donc cette énigmatique femme tout d’orange vêtue et symbole du « breakfast » servi à l’américaine ? Qui se cache derrière cette « Libby » au sourire aussi joviale et ravageur que sa carrure est imposante ?

Ambassadrice concept

Elle s'appelle Kate Murtagh, est originaire de Los Angeles et exerce le métier de comédienne... d'où l'aisance photogénique pour retranscrire ce faciès à la fois surpris et malicieux. Mais comment s'est-elle retrouvée ambassadrice de l'esthétique conceptuelle de Supertramp ? Au départ, Tom Doud, en charge de la conception visuelle de Breakfast in America, suggère l'idée du Grand Canyon comme un petit-déjeuner géant avec des céréales et du lait qui coulent à flots. Pas vraiment convaincu par le résultat, il réalise ensuite une maquette proche du projet définitif, mais avec une modèle pulpeuse, une sorte de "pendant féminin de Tom Waits", selon l'expression de Mick Haggerty, le designer de la pochette. Finalement, le groupe va mettre à l'affiche un visage plus familier. Et là, idée bizarre, les membres de Supertramp se sont tournés vers l'Agence Ugly Models, spécialiste du mannequin... moche ! L'heureuse élue ? Kate Murtagh, évidemment.

Actrice avec Sly

A&M Records, la maison de disques, va alors verser d'énormes dividendes à Kate qui sera envoyée à Miami, moyennant un salaire de 2500 dollars, pour représenter et faire la promo du groupe lors de la convention de la NARM (National Association of Recording Merchandisers). Elle apparaitra même sur scène lors des concerts de Supertramp. Côté cinéma, Kate Murtagh a figuré au générique du film Farewell, My Lovely (1975) réalisé par Dick Richards avec notamment Robert Mitchum et un jeune débutant, Sylvester Stallone... En 1983, on la voit au côté de Dan Akroyd dans la comédie Doctor Detroit (1983). Aux dernières nouvelles, la "Statue de la Liberté" version Supertramp vit à la "Motion Picture & Television Fund" (MPTF), une maison de retraites pour vieux acteurs située sur Mulholland Drive près de Los Angeles. Elle y prend notamment des cours d'improvisation de théâtre ou encore illustre des livres pour enfants... En 2010, elle a dirigé une pièce concept inspirée du réalisateur David Lynch... Mulholland Drive in 10 Minutes interprété, sans paroles, par dix acteurs sur scène. Kate Murtagh ou l'histoire d'une photo qui a créé la légende. Et qui l'a immortalisée. L'éternelle Libby a aujourd'hui 93 ans. T.G

Il était une fois...
Il était une fois...

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